Lapin blanc en retard, Louve et vampires en avance [Feat Edward]

Messages : 56 Date d'inscription : 11/09/2009

Des milliers de gouttes s’abattaient en cadence contre la peau bronzée de mon visage. La chaleur douce se condensait en une buée immaculée sur les parois de la cabine. Cette douche était un véritable bonheur pour moi. Après trois jours d’angoisse et de déménagement, je me réjouissais de pouvoir à nouveau disposer de mes quartiers. Ainsi, à peine rentrée, je m’étais précipitée dans la salle de bain, avec une joie enfantine. La liberté avait du bon. Debout, les pieds plongés dans l’eau chaude qui s’accumulait dans le baquet de marbre blanc, je laissais mon frêle corps apprécier la quiétude de cette brume apaisante. Durant mon année à Washington, j’avais eu, malgré moi, le temps de repenser à ma situation. Isolée dans une de ces froides chambre d‘étudiant, je n’avais eu guère d’autre occupation que de laisser mon esprit vagabonder d’un évènement à l’autre : la mort de maman, ma fuite à l‘université, le massacre de la fratrie, les Cullen.
J’avais agit lâchement les dernières années de ma vie, fuyant mes responsabilités envers la tribu, envers ma famille. J’avais laissé Rebecca qui s’était à présent mariée, j’avais délaissé Jacob qui demeurait encore seul. Moi qui me pensais courageuse, téméraire, j’étais bel et bien une simple jeune fille, fragile et imparfaite.

Tirant la serviette blanche posée sur le rebord du lavabo je sortis de ma douce léthargie. J’enveloppais mon corps dans le tissu cotonneux et laissais mes cheveux mouillés ruisseler le long de mes reins. Un coup d’oeil par la fenêtre m’indiqua qu’il était encore très tôt et que j’arriverais sûrement très en avance au lycée comme j’en avais eu l’habitude autrefois. Une fois sèche, je me dirigeais vers la chambre à pas feutrés, rencontrer Jake ou papa dans un accoutrement pareil m’aurait gêné. Une fois seule et isolée je m‘habillais. Un jean délavé, un corset bleu marine et un petit gilet assorti pour lutter contre la morsure de l’automne qui s’éveillait feraient l’affaire. Une fois prête je descendit au rez de chaussé, avalais rapidement une tranche de bacon, bu un verre de jus d’orange et préparais le petit déjeuner de Jacob. Il mangeait beaucoup plus que moi, un vrai adolescent en pleine croissance. Ceci fait, je griffonnais une note humoristique : « Pense à mâcher avant d’avaler » et piquais un sprint jusqu’a la salle de bain pour me laver les dents.

De retour à l’entrée j’enfonçais mes bottes de cuire, je les trouvais très belle et j’en prenais grand soin, et mis ma veste de motarde sur le dos. Lunette de soleil en main je sortais de la maison. Il ne faisait pas très beau ce matin, mais suffisamment pour me tirer un léger sourire. L’accumulation des nuages au dessus de ma tête me faisait penser à de la purée mousseline, du moins j’avais eu cette vision à l’esprit depuis que Becky m’avait sorti d’un air dépité dans notre enfance combien les nuages lui donnaient faim. Comme d’habitude je ne prenais pas de casque, et comme d’habitude papa me ferait la remarque ce soir en rentrant. J’étais du genre responsable sur tout, sauf sur ça, j’aimais la vitesse et je ne m’en privais pas. Une fois mes yeux protégés de la morsure du vent et de ses rafales par les lunettes prévues à cet effet et non pour me protéger des UV, j’allumais le moteur de la moto. Le rugissement de la mécanique sonnait divinement bien à mes oreilles, mieux qu’un instrument de musique. Au quart de tour je m’éloignais de la Push.

Un fois arrivée au lycée je garais la moto dans le parking, ôtais mes lunettes et constatais avec surprise qu’une Volvo argentée était déjà présente sur les lieux. Qui était à ce point maso à part moi pour venir hanter les couloirs du lycée une bonne heure avant le début des cours? Haussant les épaules je pénétrais dans le bâtiment. Le concierge m’adressa un sourire et un hochement de tête au passage, plus jeune je l’avais aidé à ranger le placard à balai que des avortons avant mis à sac.
Machinalement je me dirigeais vers le labo des sciences où monsieur Banner m’avait si gentiment demandé de vérifier son ordinateur de bureau qui semblait avoir de problèmes de connexion. Une fois devant je souriais à nouveau, j’avais passé de si bon moment en cours de science, j’adorais cette matière.

Le visage irradiant de nostalgie je pénétrais dans la salle. Fermant les yeux et humant l’odeur d’éther et de javel je ne prêtais nulle attention au jeune homme assis sur une paillage près de la fenêtre de droite. Je consultais ma montre, levais les yeux au ciel constatant à quel point j’étais venu tôt pour un travail qui à mon sens ne prendrait guère plus de quinze minutes. Je n’étais pas passé par les casiers pour y déposé ma veste, j’aurais sûrement du le faire car elle était un peu encombrante. Je l’enlevais lentement, dévoilant les courbes élancées de mon corps que laissait entrevoir mon corset et la traîna avec moi jusque au bureau de Mr Banner. Je la posais sur la chaise alors que je m’asseyais et me baissais pour appuyer sur le l’unité central située au pied de la paillasse. C’est en me redressant que je croisais son regard pour la première fois. Surprise par sa présence mais aussi par la couleur dévastatrice de ses iris je sursautais théâtralement.

*Nom d’un Loup!!!*

Sous le coup de l’émotion je croisais mes bras sur la table et y logeais ma tête. Je contemplais mes genoux en tachant de regagner mon souffle et mon calme. Je lui lançais alors sans le regarder.

« Tu m’as flanqué une sacrée frousse ! »

Mes yeux à la lueur d’un vert des plus sauvages vinrent à nouveau heurter son regard avec violence alors que je me redressais. Je passais une main dans ma longue chevelure en soupirant.