C’est facile de décrire une personne, de l’affubler de diverses qualités, et surtout, de défauts. C’est ainsi que l’on classe, que l’on colle des étiquettes sur les gens que l’on côtoie dans la vie de tous les jours. Mais se décrire soi-même, çà c’est difficile. Souvent, on se contente de répéter docilement ce que les autres disent de vous. Souvent, on se sous estime. Enfin, c’est toujours mieux que de se mettre sur un piédestal et d’avoir les chevilles qui enflent. Les vantards, personne ne les aime.
Pour ma part, je me trouve quelconque. Banale. Ni grosse ni maigre, ni trop grande, ni trop petite (enfin je ne suis pas un grand gabarit non plus je dois l’avouer). Ma peau est trop pâle, il m’est impossible de bronzer. Le comble pour une fille qui vient de l’Arizona. Mes lèvres me donnent une moue éternellement boudeuse, et mes yeux couleur chocolat n’ont rien d’extraordinaire. Mes cheveux sont longs, châtains. Ah non, auburn dit ma mère, Renée Dwyer. Souvent mal coiffés, emmêlés par le vent, me donnant des airs de chien fou.
Je suis d’un tempérament discret, presque solitaire. En fait, je m’y oblige plus ou moins. Je n’ai pas confiance en moi. Très timide, je dois prendre sur moi pour aller au devant des autres. Et en prime je suis d’une maladresse maladive. J’arriverais à me casser une jambe en sortant de mon bain, j’en suis persuadée. Du coup, j’évite également tout ce qui ressemble de près ou de loin à du sport. A part la danse. J’en ai beaucoup fait étant petite. Enfin parce que ma mère voulait que j’en fasse. Je me trouvais nulle et je faisais des crises monumentales à ma mère comme quoi je n’aimais pas la danse. D’ailleurs çà n’a toujours pas changé. Je fuis comme la peste tout ce qui à attrait à la danse, bals de promos et fêtes étudiantes y compris.
Que pourrais je dire d’autre sur moi ? On me dit sensible. Très sensible. J’avoue que j’ai la larme à l’œil facile devant un film triste, mais je sais au fond de moi que je ne suis pas fragile non plus. En tout cas beaucoup moins que ce que certains pourraient croire. D’accord j’ai parfois tendance à passer du rire aux larmes, sans raisons apparentes. Et j’ai la phobie du sang. La moindre goutte de sang me rend malade, à la limite de tomber dans les pommes. C’est d’ailleurs pour surmonter cette phobie que j’ai voulu faire du bénévolat à l’hôpital de Forks cet été. Et puis pour éviter que Charlie – mon père – ne passe son temps à me dire de sortir le nez de mes bouquins pour sortir avec des jeunes de mon âge comme il se plait à me répéter. Çà fait trois mois que je suis revenue à Forks pour vivre avec lui, après plusieurs année passées avec ma mère à Pheonix.
La raison de ce choix ?
Ma mère s’est remariée. Non pas que je n’aime pas mon beau père hein. Phil est très gentil, et ma mère est heureuse avec lui. Phil voyage beaucoup en raison de sa profession, et je sais combien ma mère veut être avec lui quand il voyage. Donc, pour leur rendre la vie plus facile, j’ai pris la décision de retourner vivre avec Charlie. L’avantage avec mon père, c’est qu’il n’aime pas les longs discours ou parler pour rien dire. Du coup, mes relations avec lui son simplifiées, et je préfère cela. Cà me change de Renée.
Je ne connaissais personne à Forks quand je suis arrivée. La dernière que j’y avais mis les pieds, je devais avoir 5 ou 6 ans peut être. Je n’en conserve que de vagues souvenirs. En arrivant, Charlie m’a fait la surprise de m’offrir une voiture. Enfin un vieux pick up, mais çà me va parfaitement. Un bon vieux char d’assaut bien solide, voilà ce qu’il me faut. De plus, il l’a racheté à Billy Black, un vieil ami à lui, un Quileute. J’eu au moins la bonne surprise de revoir Jacob, son fils. Lors de mes rares visites à mon père étant gamine, on jouait souvent tous les deux. Je me suis toujours sentie à l’aise avec Jacob, je me risque même à faire de l’humour avec lui. Du coup, je vais régulièrement le voir à La Push, la réserve Quileute.
Ensuite j’ai fait d’autres rencontres, à l’hôpital. Esmée Cullen d’abord. La femme de Carlisle, un médecin. Elle vient en bénévole également. Elle est très douce avec les patients, c’est de toute manière une femme très gentille, maternelle et prévenante. Et très belle. Je sais qu’avec son mari ils ont adopté cinq enfants. Je ne connais que deux d’entre eux. Alice. Un petit bout de femme remplie d’énergie et de vitalité. Avec elle tout parait facile et simple. Elle me fait penser à un petit lutin. Ce que j’aime chez les Cullens c’est qu’ils ont tous une peau très pâle, comme la mienne. D’accord, ce n’est pas facile de bronzer dans une ville comme Forks, qualifiée comme la plus pluvieuse des Etats-Unis. Mais au moins je me sens moins seule.
Ensuite il y a Edward. Edward le fascinant, Edward le mystérieux. Edward l’enfant prodigue des Cullens qui apparemment revient au bercail après plusieurs années d’absence.
Je ne saurais l’expliquer mais quelque chose en lui m’intrigue, m’attire plus que de raison. Cela en frise l’obsession et je me fais peur toute seule. Il m’arrive même de me réveiller en sursaut la nuit en aillant la sensation d’être observée. J’aurais même juré l’avoir vu debout devant mon lit une fois. Encore un tour de mon imagination trop fertile sans doute. Je sais que je l’intéresse, d’une certaine manière. Parfois je me demande si c’est de l’attirance ou de la répulsion qu’il ressent pour moi. Mais une chose est sûre, il n’est pas tout à fait celui qu’il prétend être. Il cache beaucoup de choses. Mais je suis folle de croire qu’il pourrait se confier à moi. Ou même de croire qu’il s’intéresse à moi. Qui donc pourrait bien s’intéresser à une fille aussi banale que moi ?